Regroupés au sein de l’association Défense Permis Banlieue, les gérants de location de voitures à double commande ont déposé un recours en rédéré au Conseil d’Etat contre un arrêté ministériel
Mettre à disposition des candidats au permis des voitures à double commande, de type auto-ecole, moyennant une dizaine d’euros par heure. Cette idée lumineuse a permis à une cinquantaine d’entrepreneurs de banlieue d’essaimer depuis trois ans en Île-de-France, dont une vingtaine au sen de la franchise Permis Malin. Une profession en pleine expansion mise en péril par un arrêté ministériel du 18 juin, entré en vigueur le 7 octobre, qui impose une formation obligatoire et payante de sept heures aux accompagnateurs des apprentis conducteurs. Regroupés au sein de l’association Défense Permis Banlieue et soutenus pas l’association Banlieues Respect, ces patrons sont allés hier matin plaider leur droit à la survie sous les dorures du Conseil d’Etat qui a examiné leur recours en référé suspension.
Car il y a urgence, explique Julien Laziou, le confondateur de Permis Malin installé à Montreuil. « Certains collègues de province sont en liquidation. En Île-de-France, on arrive encore à tenir grâce à notre réserve de clients inscrits avant l’entrée en vigueur de l’arrêté, explique-t-il. Mais, à partir du 31 décembre, les assurances vont nous demander de nous mettre en conformité avec la loi et ça va signer notre arrêt de mort. »Au coeur du problème : le prix de la formation (entre 350€ et 500€) qui suffit à rebuter les utilisateur, souvent modestes, mais aussi la difficulté même de pouvoir pouvoir se former puisque seuls les ventres habituellement réservés aux moniteurs d’auto-écoles, peu nombreux, sont habilités à les dispenser. « Quand on les appelle, on n’obtient aucune réponse ou une réponse négative, assure l’avocate des requérants, Saïma Rasool.
Hier, lors de l’audience, les représentants du ministère des Transports ont mis en avant l’impératif de sécurité routière : « Une voiture à double commande ,’est pas un véhicule lambda : il est imprudent de la laisser à quelqu’un qui ne l’a jamais utilisée sur la voie publique. » Un argument que l’avocat des entrepreneurs a du mal à comprendre. « premièrement les loueur demandent à l’apprenti conducteur de justifier d’un minimum de vingt heure de conduite et à l’accompagnateur de cinq ans de permis. Ensuite le véhicule est siglé, équipé de double rétroviseurs, très sécurisé… En Belgique, la conduite accompagnée ne peut d’ailleurs se faire sans un véhicule à double commande. » Le Conseil d’Etat doit rendre sa décision vendredi prochain sur la suspension ou non de l’arrêté avant d’examiner le fond du dossier.