Pour leurs 30 ans de mariage, Bénédicte et Xavier avaient décidé de s’offrir une croisière de 11 jours sur le Nil. Pour faire de leur rêve une réalité, ils se sont adressés à un spécialiste des croisières, grand nom des voyages de noces. Mais l’aventure vire rapidement au cauchemar.
En posant les pieds sur le bateau qui devait les transporter à travers l’Égypte, Bénédicte et Xavier étaient loin de s’attendre à une déception. Et pourtant ! «Après nous avoir fait attendre 4 heures, on nous a transférés sur un autre bateau avec pour seule explication un problème technique», explique Bénédicte. La croisière démarre donc avec 7h30 de retard, pile à l’heure où le soleil se couche. Alors que le descriptif du voyage fait mention de la possibilité d’admirer les bords du Nil et la vie de ses habitants, c’est de nuit que les époux, dépités, tentent de découvrir ces lieux mythiques. Cela commence mal, d’autant que le second bateau n’offre pas du tout le standing du premier, standing pour lequel les époux ont payé. Le second bateau offre un confort de 3 étoiles locales alors que la brochure en prévoyait 5. Cependant, même pour 3 étoiles cela laisse à désirer à en croire la description (et les photos) faites par Bénédicte et Xavier. «Dans la chambre, 1 seul lit pour 1 personne, auquel on a ajouté un lit de camp, les moquettes et les serviettes de toilette sont sales. Les parois de la douche son cassées. Sur le bateau, la piscine offre une eau douteuse… Le bateau lui-même dégageait une fumée noire et nauséabonde, ce qui n’était pas le cas de ceux naviguant alentour». Le couple ne peut rester sur le pont. Il se réfugie dans sa chambre vétuste, située juste à côté du dancing. «Pas moyen de nous reposer, nous avons vécu l’enfer !», s’indigne Bénédicte. S’ils pensaient pouvoir se rattraper sur la découverte des richesses de l’Égypte, c’était sans compter le second point faible de la croisière, à savoir une organisation déplorable. «Ayant pris du retard, le programme a été modifié et toutes les autres navigations prévues l’après-midi ont eu lieu de nuit, notamment Assouan/Louxor. Au total, la croisière de jour n’a duré que 1h40, alors que nous avions choisi une option nous permettant de naviguer de jour». Pour que le plaisir soit complet, le couple avait même choisi les transferts du bateau aux sites à visiter en avion afin d’avoir plus de temps sur place. Lorsqu’ils arrivent sur les sites, ils doivent attendre les passagers n’ayant pas l’option avion…
Une pétition est signée par tout le groupe. Elle est envoyée au tour-opérateur avec une lettre de réclamation relatant les faits, photos à l’appui. Le voyagiste répond regretter les «désagréments occasionnés par le changement de bateau», explique que les croisières peuvent se faire, comme mentionné sur la brochure, sur des bateaux de «catégorie similaire». Quant aux visites, il se dédouane faisant état «d’un programme (…) pouvant être modifié en fonction des circonstances». Le courrier ajoute : «Notre programme ne mentionne pas que les navigations s’effectueront uniquement de jour». Toutefois, un geste commercial de 150 € par personne est concédé sous forme de chèque voyage. Après consultation de Me Rasool, ce dédommagement s’avère largement insuf- fisant. «Le tour-opérateur est responsable parce que c’est à lui que le couple a acheté. Si les 150 € paraissent ridicules, ils attestent cependant que la société accepte le principe du dédommagement pour les troubles occasionnés. Il y a donc bien eu troubles ! Mais les clients ne sont pas obligés de les accepter et d’en rester là. Je ne le leur conseille pas d’ailleurs. En effet, le montant de cette compensation a été fixé unilatéralement par le voyagiste. Or, la prestation pour laquelle le couple a payé n’a pas été fournie. Par principe, une croisière se fait de jour. Il est inadmissible et scandaleux d’affirmer le contraire. C’est de la pure mauvaise foi et c’est même incroyable qu’une société d’un tel renom ait pu écrire cela noir sur blanc. Bénédicte et Xavier sont totalement en droit d’exiger le remboursement intégral ainsi que des dommages et intérêts pour les préjudices». Bénédicte, Xavier, une seule direction : le tribunal d’instance !